La mer et le voyage imaginaire

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La lettre à l'aimée

Plus un souffle !

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Nous étions partis depuis longtemps de nos foyers. La majorité des marins, à force d'une vie de mer, avaient les traits bourrus, la peau marquée par la salinité de leur quotidien et les yeux ridés par les jours de soleil se reflétant avec force dans la mer jusqu'à éblouir les créatures marines qui voguaient sous notre étrave. J'étais jeune encore et le temps n'avait pas encore fait son œuvre sur mon visage et mes mains mais quelques mois de mer avait fait de moi un athlète au physique musclé, capable de monter au mat d'artimon en moins de temps qu'il n'en aurait fallu au plus souple des chats du bord. Aujourd'hui je repense à mon allure de grand gaillard costaud que j'avais à l'époque : j'aurais sûrement pu avoir n'importe laquelle des filles du pays en rentrant au port sous nos froides contrées d'origine ! C'était un peu la préoccupation de beaucoup des loups du bord : à n'en pas douter, une bonne part de la paie des mousses comme des vieux briscards devait alimenter la bourse des dames du quai de Zaandam qui en contrepartie s'occupait de celle de ces messieurs. Ces vieux briscards, donc, ne semblaient n'avoir jamais eu d'attache au pays, la demeure réconfortante ou femme et enfants vous attendent et prient pour vous chaque souper et chaque dimanche à l’église. Pour ma part, j'avais comme nos officiers et notre capitaine, une régulière que j'avais aimé dès mes quinze ans. Ce fait, connu de mes compagnons de route, me valait parfois leur railleries, ceux-ci se plaisant à imaginer les pires torts que mon aimée aurait pu me causer en mon absence au large sous les méridiens éloignés. Je savais au fond de moi que cela n'était que raillerie et jalousie et j'avais eu, devant Dieu, l'assurance de la plus réconfortante des manières avant mon départ que mon aimée me vouerait un fidélité éternelle. Nous nous étions mariés une semaine avant le départ et l'enfant, à présent, devait être né.

Plusieurs milles après avoir quitté le détroit pour la mer Bounty le vent se calma. Tout ne fût plus que silence, calme et désespoir sur une mer d'huile baignée de soleil. Le vent parti, pas une once d'air ne venait agiter la voile du grand mât. Nous passâmes plusieurs jours, inquiets. Et rien ! Oisif, désœuvré sur le pont principal, mon esprit se mettait à divaguer. En pensée, je joignais la chaleur au souvenir de celle, émanant de notre cheminée que j'avais dû quitter un mois d'hiver pour voguer vers l'inconnu infini. Le contre-maître et moi trouvâmes un endroit tranquille du navire, sur le beaupré, suspendu au dessus du vide que j'avais du apprivoiser tout au début du voyage. Il me fallait écrire à l'aimée.

Lettres : rédiger une lettre avec un vocabulaire contrôlé

Activité proposée : faire une recherche documentaire sur l'architecture d'un navire. 2tudir le champ lexical qu'un marin du 15è au 17ème siècle pouvait emprunter. En exploitant les résultats de vos recherches documentaires, rédigez la lettre que le narrateur souhaite transmettre à sa bien-aimée.

Pour le premier cycle : expression théatrale

Activité proposée : réaliser les déguisements qui mettent en scène les péripéties racontées dans le carnet de bord de la Luz de Esperenza et les épisodes inventés par les enfants au cours des activités proposées préalablement.

Travaux des élèves

Placer ici les productions des élèves.

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Le scénario
Sources
Les fiches enseignant

Le livre de bord

Vous pouvez écrire un commentaire ici sur notre livre d'or, renommé "Livre de bord" pour l'occasion.

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L'Hôtel de Soubise et les voyageurs

L'année dernière se tenait l'exposition "Des voyageurs à l'épreuve du terrain", aux Archives Nationales, lieu au combien sacré pour le documentaliste. Chaque année on y fait pèlerinage de tous les centres de documentation de la France pour y brûler des cierges à la mémoire de Documentus Archivus, le saint patron de la profession.

Citons l'académie de Paris : " Cette exposition présentée au au cœur de l’Hôtel de Soubise lève le voile sur « l'envers du décor » des voyages scientifiques ou documentaires entrepris depuis la France entre 1800 et 1960. Elle s’organise autour des trois temps du voyage : sa préparation, son déroulement et ses retombées scientifiques, politiques ou médiatiques.

La visite de l'exposition permet aux élèves d'appréhender les grandes thématiques du voyage d'exploration : sa préparation, son déroulé et sa restitution sous forme de lettres, carnets ou mémoires.
En salle d'atelier, les élèves sont invités, à partir d'une sélection de documents choisis, à rédiger un carnet de voyage sous le mode autobiographique."

https://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_1330347/des-voyageurs-a-l-epreuve-du-terrain (lien externe)

Guillaume 05/01/17, 5:39 pm, Ajouter un commentaire (Add a comment)

Bienvenue à bord !

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Guillaume 05/01/17, 5:20 pm, Ajouter un commentaire (Add a comment)

Le carnet de voyage maritime : éducation, culture, médias, littérature. Une collaboration interdisciplinaire Musique - Français - Documentation.